10 différences entre le Québec et la France

10 différences entre le Québec et la France

La première fois que j’ai voyagé en dehors de l’Europe, ce fut pour découvrir le Canada, et plus particulièrement le Québec. Découvrir un nouveau continent est de loin l’une des expériences les plus dépaysantes et stimulantes qu’il soit, c’est comme découvrir un nouveau monde. Mais bien que le Québec possède de nombreuses similarités avec la France, je n’ai pu m’empêcher de constater quelques différences entre ces deux pays. Voici 10 différences entre le Québec et la France qui m’ont surprises lors de mon voyage.

1. Au Québec on ne paye pas l’eau

J’ai été surprise d’apprendre au cours d’une conversation qu’au Québec l’eau est gratuite (presque partout). En effet, là où cette ressource s’ajoute chaque mois à la facture de bons nombre de foyers français, les québécois ont l’avantage d’avoir cette dépense en moins sur leurs factures.

Mais alors pourquoi la majorité des résidences à Montréal ne possèdent pas de compteurs d’eau ? Tout simplement car le Québec ne manque pas d’eau. En effet, les plans d’eau au Québec représentent 12% de la superficie du territoire et 3% de l’eau douce renouvelable de la Terre !

De ces plans d’eau, on compte plus de 500 000 lacs et 4 500 rivières. De plus, si on inclut aussi les petits étangs et mares, on arrive à 3,6 millions de plans d’eau douce. C’est cette abondance d’eau douce qui explique pourquoi l’eau est gratuite au Québec.

Le saviez-vous : au Canada la superficie d’eau douce est de 891 163 km2 ? Avec ses 176,928 km2, le Québec arrive premier parmi les cinq provinces ayant la plus grande superficie en eau douce du Canada.

2. Les Québécois sont sympas (oui ce n’est pas une légende)

J’ai été marquée par l’attitude “cool” et décontractée des Québécois et la facilité qu’ils ont à venir engager des conversations avec des inconnus. La gentillesse des québécois n’est pas qu’une réputation, c’est un fait. J’ai arrêté de compter toutes les fois où en ballade des québécois sont venus nous aborder pour discuter tout simplement en posant des questions et en s’intéressant véritablement à nous sans intentions particulières. A titre de comparaison, je trouve que c’est quelque chose qui n’arrive pas autant en France.

Pour l’anecdote, des motards nous ont même payé la pression des pneus parce que leurs motos empiétaient devant notre voiture !

Concernant les prestations de service, j’ai été étonnée de la gentillesse et de l’amabilité des serveurs dans les restaurants, tous ont toujours été extrêmement aimables et sympas.

J’ai aussi été marquée par la tranquillité du mode de vie des Québécois. Les québécois ont le temps ou plutôt ils prennent le temps. Ils prennent le temps de venir discuter avec vous, ils prennent le temps de sortir, de faire des balades en famille, de se poser dans des parcs pour lire et se reposer, de venir vous aider si vous avez besoin. Tout le monde à l’air détendu, apaisé et semble mener une vie loin du stress et de l’agitation. Un retour à la simplicité véhiculant un esprit de slow life. Et on le remarque facilement, personne ne court, ni dans le métro, ni au supermarché, ni dans la rue…

Par ailleurs, outre leur gentillesse, les québécois ont le sens du civisme et de l’amabilité. Avez-vous déjà vu les français faire la queue pour entrer dans un bus ? Quand je dis faire la queue, je parle d’une ligne droite qui s’étend sur plusieurs mètres où chaque personne attend tranquillement derrière sans impatience pour entrer dans le bus. Il faut se le dire, en France la tendance est plutôt à qui réussira à entrer le premier dans l’autobus.

3. L’immensité des espaces, le vert et la qualité de vie au Québec

Au Québec tout est grand, il y a de l’espace, beaucoup d’espaces. Et c’est quelque chose que vous remarquerez dès vos premiers pas à Montréal. 

Ce n’est pas une légende, le Canada est immense. Avec une superficie totale de 9 984 670 km2, c’est le deuxième plus grand pays au monde. De plus, son territoire représente près de 6,7 % de la surface habitable sur Terre. Avec autant d’espace, il est facile d’imaginer qu’on ne peut pas s’y sentir à l’étroit. Et c’est bien vrai ! Il en va de même pour le Québec, c’est un territoire immense, avec une superficie de 1,7 million de kilomètres il représente la taille de trois fois la France.

Les villes québécoises, surtout Montréal, illustrent bien cette grandeur, c’est d’ailleurs l’un des premiers éléments qui m’a marqué en arrivant à Montréal. Cette ville est immense, aérée, espacée… Elle m’a presque paru vide, dans le sens où il y a énormément d’espace et très peu de foule, ce que j’ai trouvé être idéal et un grand luxe en comparaison à nos villes européennes saturées de monde et en manque d’espace.

À Montréal avec autant d’espace, la population est assez dispersée, ce qui donne l’impression qu’il n’y a pas beaucoup de monde, pas de foule et peu de touristes. Vous le croyiez, vous pouvez marcher dans certains endroits de Montréal sans croiser personne. Pour ma part je trouve ça incroyable !

Les rues de Montréal

Et qui dit espace et absence de surpopulation, dit ville calme et non stressante, même les voitures m’ont paru peu bruyantes. Un gros point positif en termes de qualité de vie.

On pourrait penser que plus une ville est grande, plus on peut s’y sentir comme emprisonné et stressé… mais pas forcément, tout dépend en fait de la ville. À titre de comparaison, Montréal est plus grande que Barcelone, mais on y sent moins l’étouffement, on y respire et on y sent le calme.. D’autant que plus une ville est grande, plus on a de choses à découvrir et d’endroits à explorer !

Enfin, en plus de la faible présence de monde dans la ville, j’ai été étonnée de constater que la population n’était pas forcément très jeune à la différence de Barcelone. Il faut dire qu’à Barcelone la population est extrêmement jeune, dynamique et internationale en termes d’échanges, de culture et de rencontre, c’est une ville en mouvement permanent et qui ne dort jamais. Montréal m’a encore une fois paru être tout le contraire, c’est une ville plus tranquille, sérieuse et tournée vers le business international et la grandeur américaine.

Représentatif du territoire québécois, Montréal a le luxe d’être une ville extrêmement verte et tournée vers la nature. En montant à L’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal j’ai eu l’agréable sensation en observant depuis les hauteurs de la ville, qu’il y avait plus d’arbres que d’immeubles. Et ce n’est pas faux ! À Montréal les arrondissements bénéficient de plus de 1 495 parcs qui s’étendent sur une superficie de plus de 6 412 ha. De quoi rester connecté à la nature même en étant au cœur de la deuxième plus grande ville du Canada.

La présence d’autant d’espaces verts s’explique aussi par l’architecture et la manière dont la ville a été construite et agencée. En effet, tout y est tourné vers la grandeur et l’espace. Au Canada, comme le territoire est immense, il n’y a pas tant une volonté de chercher à optimiser chaque espace et de condenser les logements.

Ainsi, libres de toutes contraintes d’espace, j’ai l’impression que les architectes n’ont pas eu à chercher à “remplir les espaces vides”, à la différence des villes européennes. Côté architecture, on est dans la même logique qu’aux États-Unis. Alors que les grattes ciels vous donneront des airs de vous trouvez à New York, certains quartiers près de la station de métro Pie-IX vous feront penser à la Lousiane. À Montréal, il est en effet impossible de ne pas se sentir en Amérique, et si vous l’oubliez, les buildings et les rues immenses et espacées seront là pour vous le rappeler. 

Un autre élément que j’ai apprécié à Montréal, c’est l’intention de mettre des lumières basses, non agressives, douces et dorées à la place des lumières blanches éblouissantes qu’on retrouve souvent dans les magasins européens. C’est un point qui m’a rappelé le Danemark et les pays nordique. En trois mots, s’il fallait décrire l’architecture Montréalaise : je vous dirais moderne, vintage old-school et industrielle.

Fait intéressant : Vous pourrez aussi lire dans les guides que la ville de Québec est plus belle que celle de Montréal. De mon point de vue j’ai préféré Montréal que j’ai trouvé plus underground et authentique dans un esprit très américain. La ville de Québec rappelle l’Europe, on s’y sent moins dépaysé, même si la promenade sur le long du château Frontenac est magnifique. Le seul point négatif c’est les touristes. À certaines périodes de l’année, Québec, victime de sa réputation, est surpeuplé de touristes. Moi qui cherche à fuir les foules et les sites ultra touristiques… pour cette raison, j’ai préféré Montréal à Québec.

Le Québec et les québécois sont tournés vers la nature. Le territoire est immense et les espaces naturels occupent une place importante dans la culture et le mode de vie des québécois. On ressent l’importance donnée à la nature et le respect qu’ils ont pour elle, que ce soit dans les villes, villages ou parcs naturels. On sent que leur conscience écologique est plus poussée qu’en Europe, ils vivent et habitent en harmonie avec leur territoire de manière slow et alignés avec la nature. Je suis convaincue que ce mode de vie tournée vers l’extérieur est ce qui fait du Québec une région avec une qualité de vie si élevée, impactant directement la culture québécoise, qui est véritablement bienveillante et chaleureuse. Quant à Montréal, elle est la ville représentant toutes les qualités du Québec et pour toutes ces raisons, elle s’apparente à une ville parfaite.

4. L’accent québécois

Une différence entre le Québec est la France n’est pas tant la langue, puisque la langue officielle du Québec est le français, mais plutôt l’accent : le fameux accent québécois ! C’est un mélange de vieilles expressions de l’ancien français et d’anglicisme.

Les Québécois ont ce franc parlé qu’on aime tant et un langage chaleureux qui transmet joie et positivité. Finalement, l’accent québécois s’apparente à parler français avec un accent américain, tout en utilisant un mix de mots anglais et de vieilles expressions françaises qu’on peut encore retrouver dans certains patois.

Mais ce n’est pas à Montréal que vous entendrez le plus l’accent québécois, car c’est une ville internationale et beaucoup de personnes y parlent anglais ou d’autres langues.

💬 Pour vous donner une idée, voici ci-dessous une liste de quelques expressions très utilisées au Québec : 

  • Allô 
  • Ça va bien 
  • Faque 
  • C’est correct / C’est tu correct 
  • Dans l’fond 
  • Scuse / scusez 
  • Tantôt 
  • Pis toute là 
  • J’suis rendu là 
  • C’est l’fun 
  • Présentement 
  • J’ai d’la misère 
  • Osti 
  • Ça s’peut tu 
  • C’est tu possible / C’est tu pour 
  • Mettons 
  • C’est pas pire

5. Il y a du travail : le Québec peine à recruter

Le marché de l’emploi au Québec est aujourd’hui très favorable. Le taux de chômage au Québec est en effet très faible avec un taux de 4,9 %. C’est d’ailleurs le taux de chômage le plus bas depuis 43 ans. A titre de comparaison, en France le taux de chômage de la population active est aux alentours de 7,2%. D’autre part, le taux d’emploi du Québec est depuis quelque temps parmi les plus élevés des pays de l’OCDE.

Au Québec il y a du travail, et c’est une bonne nouvelle. Mais ce qui m’a interpellé c’est que ça se voit. Partout on y voit des panneaux d’affichage où des entreprises écrivent en gros “nous recrutons” et donnent des arguments pour séduire les potentiels candidats à les rejoindre. J’ai l’impression qu’il y a tellement d’emplois que les québécois peinent à recruter et à trouver des travailleurs. Je ne compte effectivement plus les fois où on nous a annoncé dans des bars ou restaurants que le service était ralenti ou que des plats manquaient au menu en raison d’un manque de personnel.

C’est dans la région de Montréal que l’on dénombre près d’un quart des emplois et des entreprises du Québec. Il est même prédit que de 2022 à 2026, c’est près de 219 200 emplois qui seront disponibles. D’autres part, à l’échelle du Québec, ce sont 1 647 700 emplois qui seront à pourvoir au cours de la période 2021-2030.

L’une des raisons expliquant tous ces postes vacants à pourvoir au Québec sont les récents départs à la retraite, sans oublier une part liée à la croissance du marché du travail québécois.

Si partir travailler au Québec a toujours été votre rêve, c’est donc le bon moment pour vous lancer. Vous ne devriez pas avoir trop de difficultés à trouver un emploi au Québec que ce soit pour une longue durée ou dans le cadre d’un PVT (Permis Vacances-Travail ou Working Holiday Visa). Et si vous souhaitez en savoir plus sur le marché de l’emploi en temps réel au Québec vous pouvez consulter le site Guichet-Emplois du Canada.

6. Les voitures et les habitudes de conduite au Québec

L’une des différences entre le Québec et la France concerne le secteur routier. En effet, rien qu’en regardant les voitures canadiennes, on sait qu’on est en Amérique. Oui, les voitures sont immenses, je parle notamment des voitures géantes de la marque GMC qu’on retrouve réellement partout. Un autre point étonnant au Québec concernant l’automobile, est qu’il n’y a pas de plaque d’immatriculation à l’avant des voitures, seulement à l’arrière. Ca fait bizarre, on dirait que la voiture est un peu nue, mais on s’habitue. 

Sur les plaques d’immatriculation québécoise, vous pourrez aussi lire la phrase «Je me souviens», celle-ci a remplacé en 1978  l’ancienne inscription «La belle province», à la demande du ministre des Transports du Québec, Monsieur Lucien Lessard. «Je me souviens» est en effet la devise du Québec et tend à rappeler l’histoire du Québec et les luttes lui ayant permis d’atteindre son statut quasi autonome et unique en Amérique du Nord.

En termes de circulation routière, j’ai aussi remarqué une drôle de contradiction sur la route. D’une part, les conducteurs québécois sont sympas ! Ils laissent par exemple quasiment toujours passer les piétons pour traverser la rue, aux intersections, cédez le passage et panneaux stop c’est priorité au premier arrivée et tout se déroule dans l’ordre et avec cordialité. D’autre part, les Québécois font pas mal d’exceptions aux règles du code de la route, doubler par la droite est presque une banalité, tout comme griller les feux rouge, et si vous êtes lents vous vous ferez facilement klaxonner. D’ailleurs pour ma part, j’ai trouvé le système de feu aux passages piétons compliqué à comprendre… à Montréal, j’avais l’impression de ne jamais savoir à quel moment je pouvais traverser.

7. Les taxes et les pourboires au Québec

Au Québec lorsque vous allez au restaurant, dans un bar ou que vous payez en échange d’un service on vous demandera quel montant de pourboire vous souhaitez donner. C’est presque une obligation de donner un pourboire pour des services de restauration ou de boisson. En effet, offrir un pourboire entre 15 et 20%  pour l’un de ces services est une norme bien établie au Québec. Il est tellement normal de donner un pourboire pour ces services qu’il est est mal vu de l’omettre. Un serveur pourrait interpréter une absence de pourboire ou un faible pourboire comme une mauvaise qualité du service. On vous demandera alors au moment de payer quel montant de pourboire vous souhaitez laisser, directement sur le terminal de paiement au moment d’insérer votre carte bleue, dans un petit pot placé à côté de la caisse ou directement sur la borne de commande pour les services de type fast food.

Mais les pourboires ne se limitent pas qu’au secteur de la restauration, tous les métiers de services sont concernés, vous serez ainsi fortement recommandé à donner un pourboire à votre chauffeur de taxi, au personnel d’entretien des chambres d’hôtel, aux guides touristique, aux coiffeurs etc.

Au Québec, une grande majorité des biens et services (sauf les produits de base) sont soumis à des taxes à la consommation imposées par les gouvernements du Québec et du Canada. Ainsi, outre les pourboires, des taxes seront ajoutées au moment du paiement, car elles ne sont généralement pas incluses dans le prix de vente affiché. Il vous faudra donc rajouter 15 % pour connaître la facture totale de votre achat, car les taxes inclus : 

– la taxe sur les produits et services (TPS) du Canada : 5 % sur le prix de vente;

– la taxe de vente du Québec (TVQ) : 9,975 % (calculée sur le prix de vente sans la TPS).

8. À la caisse on remplit votre sac

En parlant de services. Une des différences entre le Québec et la France a lieu dans les supermarchés. Outre certaines différences concernant les produits vendus et les mets alimentaires, à la caisse vous n’aurez pas à remplir votre sac. Les caissiers se chargeront de mettre directement vos courses dans votre panier. Un geste que je n’ai jamais vu dans aucun supermarché français.

9. Les écureuils sont partout dans les villes

À Montréal et plus généralement dans les villes québécoises, ce n’est pas une légende, il y a énormément d’écureuils. J’ai pour ma part trouvé la présence des écureuils dans les parcs très agréable. Cela change des pigeons auxquels nous sommes habitués dans les villes européennes, même s’il y a aussi des pigeons dans les villes du Québec. Pour l’anecdote vous pouvez être sûr que si vous voyez une personne prendre en photo un écureuil c’est un touriste.

Les écureuils au Québec

10. Certaines chaînes de restauration affichent les calories au menu

J’ai été surprise de voir que certaines chaînes de restauration du Québec affichent les calories sur le menu. C’est une démarche qui a notamment commencé à se développer au Canada et plus précisément dans l’Ontario. En effet, depuis le 1er janvier 2017, les chaînes comptant 20 restaurants ou plus en Ontario doivent afficher le nombre de calories contenues dans chaque plat apparaissant au menu. Quelques États américains avaient déjà adopté une loi similaire, mais celle-ci est une grande première au Canada. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de lutte contre la malbouffe et de réduction du taux d’obésité du Canada, car n’oublions pas que près de 22 % des Canadiens seraient obèses et presque 59 % auraient un surplus de poids.

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